LORSQUE SCORSESE RESSUSCITE MÉLIÈS, POUR « HUGO CABRET », LE SONHIR PASSE EN 3 D.
A lui seul, « Hugo Cabret » constitue un condensé de l’aventure cinématographique et pour marquer l’évolution du « Sonhir » et son passage à la 3D, quoi de mieux que cette œuvre dans laquelle le spectateur retrouve Harold Lloyd pendu à sa pendule, un faux Jean Gabin conduire sa locomotive et la fameuse lune de Georges Méliès. L’un des pères du cinéma constitue, du reste, avec le petit orphelin de la gare Montparnasse le héros du film projeté en avant-première à Hirson.
Et même si la numérisation de la projection apparaît à des années-lumière des rouages des horloges géantes ou du vieil automate légué par le père d’Hugo, le film de Martin Scorsese associe émotion, rêve et visions encyclopédiques du septième art. Rien de mieux pour marquer, comme l’évoqua Yannick Marlant, son Président, « l’entrée du Sonhir dans le XXIe siècle » et pour découvrir la peur des spectateurs de l’époque lors de l’arrivée (plein écran) du train en gare de La Ciotat. « La 3D, expliqua, du reste, Jean-Jacques Thomas, c’est le rêve abouti des frères Lumière qui ont rêvé d’images animées et l’hommage rendu à Georges Méliès, mort ruiné en 1938, n’est possible à Hirson que parce qu’il existe toujours un cinéma ».
Ouvert en 1914, le « Rex » a, lui aussi, vécu les mutations du siècle : de l’incendie destructeur de 1938 à sa dernière rénovation engagée voici trois ans par la Municipalité moyennant un investissement de 539 500 € en passant par celles de 1964 et de 1986 et, évidemment, l’acquisition de 1982. Certes, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, l’équipement en son « Dolby stéréo » et surtout la réfection des trois salles équipées de nouveaux fauteuils marquèrent en 2008 une étape importante, malgré tout le remplacement de la copie argentique 35 mm par la copie numérique constitue bien une révolution technologique.
« Nécessaire pour, demain, disposer de la diffusion nationale », expliqua encore Yannick Marlant, mais, également, pour doter le « Sonhir » d’une qualité d’image et de son optimales, capables d’assurer les vidéotransmissions, la projection d’événements culturels et sportifs. Les 111 859 € de nouveau investis avec la participation du Conseil régional à hauteur de 14 000 € et du Conseil général pour 25 752 € ont donc pris toute leur dimension lors de la projection de « Hugo Cabret ». Histoire de jouer sur les mots, Jean-Jacques Thomas remercia ses collègues du Conseil municipal pour lesquels 3D signifie « Détermination, Débats et Durabilité » que les cinéphiles hirsonnais traduiront par « Développement, Divertissement » et, après avoir applaudi au dernier film de Martin Scorcese, par « Délectation ».