FRANÇOIS HOLLANDE : LA FORCE DE LA MOBILISATION AVANT CELLE DU RASSEMBLEMENT.
Alors qu’en 2007, le total des voix de Gauche dépasse difficilement les 36 %, cette fois, l’ensemble des instituts de sondages le situe dix points au-dessus, expliquant, du reste, l’avance de François Hollande sur son adversaire politique et, dans le même, temps un report des voix au second tour largement favorable au candidat socialiste. D'évidence, ils apparaissent déjà meilleurs à Gauche qu’à Droite. Pour autant, le changement prôné depuis janvier par François Hollande dépend pour une bonne part de la mobilisation.
Une mobilisation basée dès le départ autour de ses « 60 engagements pour la France » et dans lesquels, à Lille, il a puisé avec la création de 60 000 postes dans l'éducation, le rétablissement de la retraite à soixante ans pour les salariés qui ont cotisé pendant quarante et une annuités, en plus du contrat de génération, les 150 000 emplois d'avenir pour les jeunes ou la tranche supplémentaire de 45 % pour les revenus annuels supérieurs à 150 000 €.
De plus, ce qui pouvait apparaître comme un handicap avec des Primaires citoyennes pour lesquelles nombre de dirigeants socialistes apparaissaient septiques, lui a permis, depuis un an, de faire connaître ses priorités avec une ligne politique claire. Devant la foule massée au Grand Palais, comme dans son clip, il le souligne : « rien ne m'a été donné. Rien ne m'a été confié. Rien ne m'a été attribué. Tout ce que j'ai, je l'ai gagné sur la Droite ».
« Il y a du Mitterrand chez lui » : confiaient des militants à l’issue du meeting de Lille. Le compliment n’est pas mince. Mais lorsqu’il s’attelle à rassembler son camp, c’est, ensuite, pour rassembler la Gauche puis les Français. Rassembler : au-delà du premier tour plus que jamais décisif, l’objectif du second est clair. Tout l’y prépare.