FRANÇOIS HOLLANDE A BERCY : LE RASSEMBLEMENT AVANT LE CHANGEMENT, LA VICTOIRE, MAIS PAS LE RENIEMENT.

En attendant le 6 mai son rendez-vous avec l’Histoire, François Hollande avait convié ses partisans à Bercy. Dans une salle surchauffée, devant 22 000 personnes – et près de deux mille sont restées dehors devant un écran géant monté devant la station de métro voisine – le (toujours) favori des sondages a goûté ce moment intense. « Je vous attendais depuis si longtemps » a-t-il d’ailleurs confié. Il est vrai que le moment est particulier pour celui qui était encore crédité de 3 % d’intentions de vote lorsqu’il a déclaré sa candidature. Du reste, à certains moments, l’émotion l’a disputé à la ferveur d’une foule dans laquelle étaient présents de nombreux artistes, venus ainsi soutenir le candidat de la Gauche rassemblée.

De rassemblement, il en fut d’ailleurs beaucoup question au travers des remerciements adressés à Jean-Luc Mélenchon, avec la présence d’Eva Joly, de Corinne Lepage et de Jean-Jacques Aillagon, mais également avec, comme à Hirson, l’appel lancé aux « femmes et hommes en colère ». Toutefois, à une semaine du second tour, en pointant sans jamais le citer les concessions du Président sortant à l’Extrême-Droite, François Hollande s’est adressé « à ce qu'il y a de meilleur en chacun d'entre nous ». « Je n'ai pas misé, ajoute-t-il, sur je ne sais quel ressentiment, rancune, je ne sais quelle obsession. J'ai refusé de flatter les sentiments médiocres, de pratiquer les surenchères sur chaque thème, d'aller voir chaque catégorie pour lui parler le langage qu'elle est supposée attendre ».

Cette mise au point faite contre « ceux qui jouent avec le feu, ceux qui mettent l'étranger au coeur de cette campagne », le candidat socialiste a balayé tous les mensonges avant d’expliquer longuement comment il entend réconcilier les Français.  Ses valeurs sont connues : elles s’appellent République, laïcité, école, jeunesse égalité et humanisme. Le 6 mai approche. François Hollande entend bien que les nouvelles générations « se disent que 2012 a été une date historique pour la République ». Evidemment, la victoire, le Député de Corrèze la veut, « mais pas à n'importe quel prix, pas celui de la caricature, du reniement, du mensonge ». Il veut « une belle victoire ».