PATRIMOINE HIRSONNAIS : LA TANNERIE, DERNIER TÉMOIN, FACE AU MOULIN DU BAS-ROUET.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, le cuir demeure une matière première indispensable à l’activité économique autant qu’à la vie quotidienne. Il est partout : dans les chaussures, les transports, l’agriculture et l’industrie. Il sert à l’harnachement des chevaux ou à la confection des courroies de transmission des machines. Comme beaucoup de villes voisines, Hirson réunit toutes les conditions pour la fabrication du cuir : les bovins élevés dans les pâtures, le tan extrait des écorces des arbres de la forêt, l’eau abondante des rivières et une main d’œuvre habile.
La tannerie s’établit en bordure de l’Oise, face au moulin du Bas-Rouet dont la digue de retenue et son canal de dérivation datent, eux, du XIIe siècle. Après plus de deux cents ans d’existence, la tannerie hirsonnaise disparaît. Les conditions économiques ont changé : le cuir est remplacé par les produits synthétiques. L’odeur nauséabonde des opérations de tannage nuit à l’hygiène publique.
« Lors de la reconstruction de la ville à la suite de la dévastation de la seconde guerre mondiale, explique Alain Brunet, Président de la société archéologique de la Thiérache, les bâtiments de la tannerie sont rasés ». A leur emplacement sont construits l’école de musique, le dojo et une salle de gymnastique. Les abords sont, eux aussi, aménagés tandis que l’ancien moulin abrite désormais les joueurs de la Boule ferrée.