COMMÉMORATION DE L’INHUMATION DU SOLDAT INCONNU : « POUR ÉVITER LES RANCŒURS ET NE JAMAIS OUBLIER LES DOULEURS ».
« Pourquoi sommes-nous réunis en cette matinée d’automne ? s’interrogea Jean-Jacques Thomas. Pour se souvenir, se recueillir ? Sans doute ». « Mais également, précisa le Maire d’Hirson, pour éviter les rancoeurs et ne jamais oublier les douleurs ». Les douleurs individuelles et collectives d’une guerre qui, au total, fit 280 000 morts et mobilisa plus de 1,5 million de jeunes appelés français. « A ce titre, explique Jean-Jacques Thomas, elle marqua profondément toutes les familles ». Du reste, le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu décrété par les accords d’Evian, ils étaient encore 400 000 sur le terrain.
Après avoir fleuri la stèle commémorative érigée par la Municipalité, Jean-Jacques Thomas évoqua les 15 583 Français morts pour la France et « parmi eux ce soldat à jamais inconnu parti du cimetière français du Petit lac à Oran pour être inhumé dans le Pas-de-Calais à Notre-Dame de Lorette ». « Quelle que soit son origine, ce soldat fut, comme beaucoup d’autres, d’abord victime d’une tragédie dont il convient de se souvenir et même s’il importe de regarder vers l’avenir, il ne faudra jamais oublier la souffrance endurée par ces hommes meurtris, mutilés et tués, mais également ne jamais oublier la souffrance de ces soldats arrachés à leur famille et engagés, malgré eux, dans une guerre qui refusa de dire son nom ».
Le 13 octobre 2013, Jean-Jacques Thomas réaffirma donc sa solidarité à l’égard de tous les soldats tombés et engagés en Afrique du Nord. « A Hirson, comme ailleurs, conclua-t-il, la mémoire reste indissociable d’une citoyenneté d’abord construite autour des valeurs universelles et dont la paix n’est pas la moins importante ».