JEAN-JACQUES THOMAS : « ENTRETENIR LEUR SOUVENIR EN MÊME TEMPS QUE NOTRE MÉMOIRE ».
« Valoriser l'ennemi et sa « Blitzkrieg », revient à éviter tout examen de conscience, à trouver des arguties pour justifier la défaite et, pour l'Etat major français, à rejeter sur d’autres la responsabilité d'une stratégie dépassée et d'une ligne Maginot, prise à revers, alors qu’elle fut déclarée infranchissable par Pétain lui-même en 1934 ». Proche de la statue du soldat anonyme qui tente de relever la France, Jean-Jacques Thomas a, lui aussi, rendu hommage à tous ceux qui n’ont pas réécrit l’Histoire après la Libération. « Il ne faut pas oublier, dit-il, qu’à Paris, l'idée même de la capitulation progressait aussi vite que les divisions de Panzers. Le haut commandement français subit, non seulement, la défaite, mais pire, il l'accepte ».
Marc Bloch, dans « L'étrange défaite »; Charles De Gaulle, dans ses « Mémoires de guerre » et Léon Blum dans « A l'échelle humaine », publié en 1945, quelques mois après sa libération de Buchenwald, constituent d’ailleurs les rares examens de conscience des acteurs de mai 1940.
« Puissions-nous, poursuivit le Maire d’Hirson, nous inspirer de leur exemple. Depuis la création de ce monument, Claude Girault, Jacques Raguet ou Roger Dutry savent que l'on ne ressuscite pas les morts, mais qu'il est cependant nécessaire de les honorer, pour entretenir leur souvenir en même temps que notre mémoire. Une mémoire débarrassée des scories et des faux semblants ».