HIRSON – KÖNIGSEE : L’IRREMPLAÇABLE HÉRITAGE DE LA RÉCONCILIATION FRANCO-ALLEMANDE.

Voici tout juste cent ans, Hirson et la Thiérache étaient situé à un peu plus de 60 Km au Nord des tranchées. Depuis deux ans déjà, l’Allemagne et la France s’affrontent dans un conflit fratricide qui épuise les ressources matérielles et humaines des deux nations. Longue et incompréhensible, au quotidien, cette guerre apporte son lot de misères et de désespoirs. De son côté, même si les cimetières témoignent de l’hécatombe de l’autre côté du Rhin, l’Allemagne entretient une relation plus distanciée avec cette guerre dans la mesure où elle se développe hors de ses frontières. Ainsi, le jour de deuil qui suit le 11 novembre, est respecté en l’honneur de tous les conflits. 

Cependant, Volker Stein, le Maire de Königsee, a tenu à ce qu’une délégation conduite par Ute Eismann se recueille à Hirson à l’occasion du centième anniversaire de 1916. En évoquant les soldats inhumés, Jean-Jacques Thomas rappela d’ailleurs qu’un certain nombre d’entre eux avaient été soignés dans les lazarets improvisés en ville. « Nos aïeux, dit-il, ont vécu et partagé ces drames. Ils ont enterré ces soldats quand la guerre et la mort les emportent. Aujourd’hui 1 103 citoyens allemands reposent, ici, dans des tombes individuelles et 198 dans deux ossuaires ».

Dans le cimetière, à proximité du monument érigé à la mémoire des morts français, une pierre dressée  immortalise le souvenir de ces hommes, morts loin de leur pays et de leur famille, victimes d’une guerre d’abord entre Européens, dont Victor Hugo disait qu’elle n’était finalement qu’une guerre civile. La dimension civique donnée à Hirson à ces commémorations sont, également, placées sous le signe de la réconciliation franco-allemande et de la paix : « Nous nous retrouvons, ajouta Jean-Jacques Thomas en direction de la délégation de Thuringe, dans un partage qui témoigne de notre attachement à la paix. Une paix à préserver pour justement éviter qu’un autre conflit ne vienne, à son tour, effacer le souvenir de tous ces sacrifiés, à jamais réunis dans cette terre pacifiée ».