LE SOLIDE CORDAGE ENTRE ORGUE ET SAX.
Annoncée comme originale, la programmation choisie par les deux musiciens du concert des Orgues de l’Aisne, l’a sans été beaucoup plus que celle à laquelle s’attendait le public. Un public qui ne s’était pas trompé, d’ailleurs, en misant sur la qualité d’interprétation de Pierre Méa, organiste, et d’Olga Petuhova-Lemoine, saxophoniste. Il est vrai que de Jean-Sébastien Bach, avec une très traditionnelle sonate en sol mineur, à Astor Piazzola et un original Libertango, en passant par un « Impromptu » de Louis Vierne et deux œuvres de musiciens contemporains, les écarts pouvaient paraître impressionnants.
Il n’en fut rien. En affichant une maîtrise impressionnante des instruments, qu’il s’agisse du vénérable orgue Augustin-Brisset, très bien réhabilité en 2002, ou des saxos soprane et ténor, les deux musiciens ont tendu un solide cordage entre toutes ces œuvres : celui de la qualité d’interprétation. Classique avec Bach, contemporain avec Bédard, nuancé avec Rachmaninov, presque jazzy avec Debussy, curieux dans la variété et la diversité du saxophone avec Cockcroft, dense avec Vierne, mélodieux et rythmé avec Piazzola. Enrichie d’une belle qualité d’interprétation, la variété, était là. Plus nombreux que pour les éditions précédentes, le public apprécia les deux.