LE CALVAIRE HIRSONNAIS DES 275 DÉPORTÉS ROUMAINS.
D’abord neutre au début de la Première guerre mondiale, en 1916, la Roumanie se range du côté des alliés. Jusqu'au 1er février 1917, 80 000 militaires roumains sont capturés. Laissés aux mains de l’ennemi, de nombreux prisonniers sont tués ou déportés dans les camps allemands de la France occupée. Détenus dans des conditions dramatiques par les troupes de Guillaume II, leur captivité est le plus souvent un enfer. En quatre mois, le nombre de décès roumains équivaut à celui des Belges en quatre ans. Environ 43 000 hommes sont entassés dans des prisons allemandes avant d’être transférés sur le front ouest et italien pour y travailler comme des forçats.
Transportés dans des wagons cadenassés, beaucoup expirent avant d’arriver. Affamés et parfois achevés, 40 % de ces prisonniers périront dans les camps. Le froid de 1917 fait, également, périr par centaines les sous-alimentés . Seuls 28 000 prisonniers pourront rentrer. De ce fait, la France compte onze carrés dans lesquels 2 784 prisonniers roumains sont inhumés. Ils sont 275 à Hirson où, comme chaque année, la délégation municipale leur a rendu un légitime hommage en même temps que, dans la nuit, retentissait l’hymne roumain.