ARIE, LE NÉERLANDAIS ATTACHANT.
Contrairement au Hollandais volant, le vaisseau fantôme, Arie van Beek laisse une jolie trace artistique. Son périple est connu et, même, reconnu. Après onze saisons et demie et trois mandats à la direction de l’Orchestre national de Picardie – un record - il a transmis sa baguette de chef en même temps qu’un solide héritage à la jeune Johanna Malangré. Ce long bail fut, évidemment, l’occasion de conduire la formation nomade picarde d’églises en parcs, de petites salles de village en Zénith ; d’enregistrer des œuvres baroques et celles de Bernard Cavanna, Guillaume Connesson ou de Camille Pépin ; de diriger pour sa dernière année l’intégrale des symphonies de Beethoven et d’associer l’orchestre de Picardie et celui de Genève. Deux ancrages auxquels il reste attaché.
Même s’il aime laisser ses empreintes dans les territoires qu’il a sillonné, Arie van Beek n’est pas l’homme d’un seul compositeur. A ses débuts de percussionniste et des études dans le monde de l’après-guerre, il est demeuré fidèle à une certaine vision de la vie et à une ouverture tant intellectuelle que musicale. Est-ce pour cela que l’Orchestre de Picardie a noué une étroite relation avec le Conservatoire de Paris et sa classe de composition ? Sans aucun doute.
A 72 ans, toujours avec fougue, passion et panache, comme l'a souligné Rima Abdul Malak, la Ministre de la culture, qui, jeudi, l'éleva au grade de Commandeur des Arts et lettres, sans jamais avoir été carriériste, le charismatique directeur artistique porte un regard sans amertume sur sa vie. Il continuera sans doute à être invité à un pupitre. Pour le plaisir. A l’instar de celui qu’il aura donné à ses musiciens et à ses publics. De Picardie et d’ailleurs.