JEAN-JACQUES THOMAS ET LES DÉRACINÉS ITALIENS : « LE PRIX DE LA SUEUR ET DU SANG ».
Les gerbes déposées devant la plaque inaugurée le rappellent : au-delà des 262 victimes issues de douze pays, la tragédie de Marcinelle reste à jamais marquée par la fraternité des mineurs et la reconnaissance d’une humanité commune. Soixante-sept ans après, la catastrophe de Marcinelle souligne, également, les douloureuses conditions d’arrivée, de travail et de vie dans les baraquements des migrants, en majorité italiens. Avec émotion, Jean-Jacques Thomas souligna que la catastrophe du Bois du Cazier rappelle que la richesse est produite sur une double exploitation de la terre et des hommes.
En 1946, l’Italie signe un accord pour envoyer en Wallonie ses ressortissants. Pour chacun des mineurs envoyés en Belgique, le Gouvernement de l’époque touche quotidiennement 200 Kg de charbon. « C’est, dénonça le Maire d’Hirson, le prix de la sueur et du sang. Ce sang qui, aujourd’hui, macule les mains des dirigeants italiens, là où sur les plages du Sud de la Péninsule, gisent les cadavres rejetés par les flots d’autres déracinés, autres innocentes victimes d’une cruel manque d’humanité. L’émigration ne peut être sélective ».