AU NOM DES MILLIERS DE SACRIFIÉS DE PAR LE MONDE;
Les commémorations hirsonnaises se veulent empreintes d’humanité. Celle-là même qui justement, fait défaut à tous les conflits. Hier soir, Jean-Jacques Thomas le rappela avec force. Pour lui, il n’existe pas de petites ou de grandes batailles comme il n’existe pas de grandes ou de petites guerres. D’ajouter « Verdun ou la Somme ne sauraient passer sous silence ou au second plan Craonne et le Chemin des Dames. Dans tous les cas, il n’existe que d’insondables douleurs ». Celles-là mêmes d’endurèrent les soldats sacrifiés à l’assaut du Plateau de Californie reprises par les choristes du Conservatoire dans l’émouvante Chanson de Craonne.
De paix, il en fut, évidemment, question dans la nuit hirsonnaise jusqu’au moment de la Marseillaise chantée a cappella et que dans le ciel éclatent les gerbes tricolores, points d’orgues d’une cérémonie débuté dans la gare « à la mémoire des cheminots morts pour la France » et poursuivie dans les carrés militaires français, roumains, allemands et russes « au nom de la fraternité universelle ».
Pour également regretter l’horreur trop rapidement oubliée ou, comme Maurice Genevoix déplorer, au lendemain de l’armistice, cette « obscure souffrance » trop rapidement passée sous silence au profit de l’idéalisation du combattant, la fameuse ténacité du Poilu, encore gravée sur la pierre d’Haudroy. Pour Jean-Jacques Thomas, en effet, les sacrifiés de 14 aspiraient à la paix. Comme, aujourd’hui, des milliers d’autres de par le monde.