L’ÉPICERIE SOLIDAIRE DES « QUATRE SAISONS » INAUGURÉE DANS LES PAS DE COLUCHE ET DE L’ABBÉ PIERRE.

« Aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid. Dépassé le chacun pour soi… Je ne te promets pas le grand soir. Mais juste à manger et à boire. Un peu de pain et de chaleur… » C’est par cette chanson culte des années 80 et un hommage à Coluche que Jean-Jacques Thomas a inauguré la nouvelle épicerie solidaire ouverte sur Hirson depuis le 11 septembre. En compagnie d’Evelyne Guyon, le nouveau Sous-Préfet de Vervins, qui elle cita l’abbé Pierre, de Michel Dazin, le Directeur de la Caisse d’allocations familiales et du Vice-Président de la Banque alimentaire de Saint-Quentin, le Maire d’Hirson a rappelé sa force de conviction qui, chaque jour, le pousse à agir, à vouloir changer les choses. D’ajouter « Nous sommes quelques-uns, ici, à avoir voulu changer la vie. C’est parfois difficile. Cependant, rien ne nous empêche, individuellement ou collectivement, d’infléchir les tendances, de donner un coup de pouce à la vie. Il n’y a pas de fatalité. Si nos convictions demeurent intactes, ce sont elles qui, chaque jour, nous font progresser les uns vers les autres. » Face à une réalisation mise tour à tour en exergue par l’ensemble des orateurs qui se sont succédé, le sentiment d’avoir été utile prédominait. Cette nouvelle offre de service à la population marque, en effet, une évolution majeure dans l’organisation de l’aide alimentaire. A Hirson, elle complète l’action développée par le « Relais », né de l’initiative de M. Brison, de la Conférence Saint-Vincent de Paul, du Comité de chômeurs, de la Croix-Rouge et de la détermination de Bertrand Dieusaert. Ainsi, en octobre 2005, l’association recensait 1 048 bénéficiaires (soit 345 familles) dont 767 (soit 258 familles) résident sur la ville d’Hirson. En contrepartie d'une action d'insertion, 70 personnes ont actuellement accès aux "Quatre saisons" et aux produits proposés avec un crédit hebdomadaire, alloué en fonction des ressources et de la composition de la famille. Ces denrées ne sont pas distribuées gratuitement puisque les colis du "Relais" continueront à l’être, mais vendus à 10 ou 30 % de leur valeur marchande. Au total, 150 personnes peuvent bénéficier des produits de l’épicerie à condition de s’engager dans les huit activités d’insertion aujourd’hui proposées : l’aide au fonctionnement de l’épicerie (nettoyage, étiquetage, mise en rayons…), de celle apportée auprès des bénévoles du « Relais », de la participation à l’atelier cuisine (diététique, préparation de repas pris en commun), à l’entretien des jardins, à l’atelier menuiserie des « Transfrontalières », à l’atelier arts et décoration des Transfrontalières, à l’atelier santé ainsi que l’atelier vie quotidienne et gestion du budget. Sur le plan humain, l’épicerie solidaire fonctionne sous la responsabilité de Bruno De Sanctis, assisté par Denise Luce, recrutée en contrat d’avenir depuis le 1er juin 2006. Les ateliers d’activités sont pris en charge par Amélie Coquelet, Conseillère en économie sociale et familiale du CCAS, Stéphanie Lenoir, animatrice du « Point Infos Santé », Murielle Hurson et Stéphane Thiébaux, animateurs des ateliers des « Transfrontalières ». Mercredi soir, devant les ouvriers des chantiers-école, les bénéficiaires et les personnalités présentes, chacun a compris la fierté des initiateurs d’une « belle réalisation qui illustre un projet humain, la préférence donnée à la solidarité plutôt qu’à l’assistance (…) qui valorise des compétences et le savoir-faire d’hommes et de femmes auxquels nous rendons l’espoir en même temps que la dignité ». Et Jean-Jacques Thomas de rappeler qu’autrefois, « on gardait toujours une place à table, une soupe, une chaise, un coin dans l’étable. Aujourd’hui, nos paupières et nos portes sont closes ». « Comme vous, continua-t-il, je n’ai pas mauvaise conscience. Ça ne n’empêche pas de dormir, mais pour tout dire, ça gâche un peu le goût de mes plaisirs. » De conclure s’adressant à l’assistance, « Ça n’est pas vraiment de notre faute, s’il y en a qui ont faim. Mais, ça le deviendrait, si on n’y change rien … »