18 avril 2007
90e ANNIVERSAIRE DU CHEMIN DES DAMES : CHER MESSAOUD …
Un champ de bataille incite rarement à la poésie. Cependant, le respect et l'émotion trouvent dans les vers matière à s'exprimer.
Quatre-vingt-dix ans, jour pour jour, des centaines d'enfants ont découvert le Chemin des Dames et surtout le lieu ou de jeunes soldats sont morts au premier jour de l'offensive déclenché par le général Nivelle.
Quatre-vingt-dix ans, jour pour jour, quatre-vingt-dix garçons et filles sont allés fleurir la sépulture de ces héros abandonnés. Plusieurs d'entre eux ont même adressé une lettre à ces sacrifiés. Simplement, pour leur dire qu'ils ne sont pas morts pour rien ou pour les remercier. Comme cette lettre posthume adressée à Messaoud Bensaci.
Dans le cadre dépouillé de l'abbaye de Vauclair, Guy Marival, l'un des organisateurs de cette commémoration chargée de symboles, Daniel Counot, Conseiller général d'Anizy puis Jean-Jacques Thomas se sont ainsi faits les porte-parole des élèves.
Le Premier Vice-Président du Conseil général a ainsi donné lecture du texte rédigé par la classe de CM1-CM2 de l'école publique de Vauxbuin :
« Cher Messaoud Bensaci,
Je ne sais presque rien de toi …
Seulement que tu avais trente-cinq ans.
C'était la grande guerre :
Horrible, les coups de feu ;
Les cadavres, désespérant ;
Les obus, mourir ;
Vivre, la souffrance ;
Les obus, mourir ;
Se camoufler, le campement ;
Epargnés, les survivants ;
Inutile, Caverne du dragon ;
Les tranchées, tuer ;
Je vais mourir, rouge ;
Les gaz, incendier ;
La bataille, gagner ;
Perdre, moi, le soldat ;
La mort, triste ;
On va m'oublier, les rames ;
Grave, je vais mourir ;
Sanglant, Chemin des Dames !
Aujourd'hui, Messaoud, tu restes dans notre mémoire,
On ne sait presque rien de toi.
Tu es venu de l'Algérie pour la France, pour nous ;
Maintenant, tu es là, nous aussi :
Se souvenir, 11 novembre ;
Commémorer, 16 avril ;
Plus de guerre, ne plus détruire !
Merci Messaoud".
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