JUMELAGE : 50 ANS ET LA VOLONTÉ COMMUNE DE FAIRE VIVRE UN IRREMPLAÇABLE HÉRITAGE.

Dans une salle des mariages qui, plus que jamais, justifiait son nom, où, comme l'expliqua Jean-Jacques Thomas, tant de consentements ont été reçus, un vibrant hommage a été rendu par les deux élus d'Hirson et de Schramberg, envers ceux qui, avant eux, leur ont montré le chemin. « Comment ne pas saluer leur courage politique, poursuivit le Maire d'Hirson, leur capacité à surmonter leurs différences personnelles pour ne privilégier que l'intérêt général. Nous avons envers eux une dette et devant l'Histoire, l'ardente obligation de faire vivre l'héritage de Konstantin Hank et de Raymond Fischer ». Tous auraient pu entretenir les rancoeurs et la haine inscrite dans la conscience populaire. Avec courage, ils y ont opposé la fraternité et l'amitié et les soldats de 1940 furent les architectes de la réconciliation franco-allemande. Les difficultés liées au contexte furent d'ailleurs soulignées, y compris par Herbert O Zinell qui rappela que son prédécesseur avait dû parler à Marcinelle sous la protection des gendarmes. Chacun des intervenants, à sa manière, notèrent combien ces pionniers privilégièrent la conviction à la force, la compréhension à la provocation et la coopération à l'esprit de revanche. « En ce jour anniversaire, nota encore Jean-Jacques Thomas devant une salle comble, nous mesurons l'étendue de la responsabilité que nous avons reçue en héritage, nous saluons leur détermination, conscients que dans des pays en reconstruction, blessés dans leur fierté et dans leur chair, leurs concitoyens conservaient au fond d'eux-mêmes toutes les images d'un douloureux passé ». Pourtant, ils l'ont fait. Au nom de la liberté et de la fraternité. Ils l'ont fait dans des régions plus habituées à célébrer les anniversaires de batailles que les traités d'amitié ». Aussi, en présence des représentants de Königsee et de Marcinelle, les Maires de Schramberg et d'Hirson ont solennellement réaffirmé leur engagement de développer les liens noués entre les deux municipalités, de favoriser les échanges entre nos populations pour une meilleure compréhension mutuelle, de développer l'amitié entre les peuples et de renforcer la citoyenneté européenne. Avant le parrainage républicain des enfants de No Piot, Jean-Jacques Thomas souhaita, pour sa part, d'ouvrir plus encore le jumelage aux artistes, aux associations, aux fonctionnaires, aux élèves et leurs professeurs comme c'est chaque année le cas. Mais également aux responsables syndicaux et politiques, aux forces économiques et, bien évidemment, toutes celles et ceux désireux d'explorer les pistes de coopération dans des secteurs d'avenir comme le développement durable, l'échange d'étudiants ou d'expériences développées sur nos territoires respectifs. D'ajouter : « l'Histoire a besoin de symboles forts, les cérémonies du 9 novembre en Allemagne et du 11, ici en France, mériteraient en ce 80e anniversaire d'une des plus effroyables tueries contemporaines d'être placées sous le signe de l'amitié franco-allemande ». L'importance des retrouvailles scellées en Thiérache n'a échappé à personne. Elles se prolongeront même en juillet en Allemagne. Comme pour donner un sens au serment formulé le 15 mai 1958 lorsque Raymond Fischer accueillit Konstantin Hank et qu'il l'invita à prendre sa main sous le signe de l'union européenne. La parade de l'après-midi au sein de laquelle la délégation de Schramberg prit toute sa place ne symbolisait pas autre chose.