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Le blog de Jean-Jacques THOMAS
26 décembre 2011

AVEC SON ÉPOPÉE HIRSONNAISE, MARCEL BOULEAU SIGNE SA NOUVELLE BATAILLE DU RAIL.

SNCF HIRSON dépôt Hirson vue aérienne

Depuis Jules César, le concept de frontière laisse une empreinte indélébile sur une Thiérache déjà disputée à l’époque entre Nerviens, Rèmes et les ancêtres gaulois. Rien d’étonnant, à partir de là, que durant la seconde moitié du IIIe siècle, cette terre sauvage connaisse autant d’invasions barbares. Marquée par une série de places et de maisons fortes, censées couvrir un gué, protéger un carrefour ou défendre un village ; la frontière y est omniprésente. Elle partage le territoire autant qu’elle limite et, parfois même, fige les relations humaines. Cependant, l’Histoire serait incomplète sans prendre en compte le rôle essentiel joué par l’eau. De la Préhistoire au XIXe siècle, elle constitue un élément essentiel de l’aménagement de la Thiérache avec, au départ, l’implantation des Hommes, la construction des villages puis des bourgs, des châteaux, des abbayes et des forges. 

SNCF HIRSON Rotonde intérieurePourtant, un troisième phénomène va radicalement modifier le paysage thiérachien. Le fer bouleverse, en effet, toutes les références économiques, démographiques et, évidemment, sociales. La révolution industrielle donne non seulement au réseau ferré la primauté sur le réseau hydrographique, mais, pour la première fois, le rail place le territoire non plus à la marge du pays, mais au cœur de ses nouveaux réseaux. Hirson doit tellement à la SNCF que le départ des cheminots en 1969 est vécu comme un abandon. Longtemps, les vestiges de cet essor passé seront d’ailleurs conservés comme la terre de l’Aisne garde ouvertes les cicatrices des blessures laissées par les armées de passage.

SNCF HIRSON 1ère loco en gare 1919

Du reste, rail et frontière demeurent étroitement liés. Jamais sans doute, le pouvoir jacobin n’aurait développé le chemin de fer s’il n’avait fallu protéger le territoire, relier les places fortes militaires et acheminer plus rapidement les soldats. De même, l’amélioration des liaisons entre les bassins industriels de l’Est et du Nord favorisa la construction des voies puis leur extension. Cependant, si la protection des frontières conforte d’abord les Compagnies de l’Est et du Nord puis la Compagnie nationale, en 1993, la suppression des barrières douanières et du transit en douane constitue un coup presque aussi dur pour l’économie locale que la fermeture des sites ferroviaires.

SNCF HIRSON ATELIER DE REPARATION 1906

Après avoir manqué le train de l’électrification, Hirson aurait pu rester à quai, victime de l’édification européenne, si la ville n’avait pas joué la carte transfrontalière. Alors qu’aujourd’hui, les trains circulent, plus nombreux et plus confortables, sur l’ancienne friche SNCF s’élève le Sémaphore, signal fort donné aux investisseurs.

MARCEL BOULEAU LE RAIL ET HIRSON 2011 dédicaceC’est cette épopée, que Marcel Bouleau retrace. Avec passion, le militant sait que les seuls combats perdus sont ceux que l’on ne livre pas. L’apprenti de Buire des années 50 a toujours soif d’apprendre, mais plus encore de partager sa vie du rail faite, certes de souvenirs et de rencontres, mais, tout autant, de visions d’avenir.

Alors qu’en 1989, ils n’étaient pas nombreux à croire en la modernisation de la ligne Hirson-Laon-Paris, lui n’a jamais cédé à la résignation, ni au pessimisme ambiant. Indigné à la manière de Stéphane Hessel, Marcel Bouleau est de tous les combats.

SNCF LOCO VAPEUR Gare HIRSONLa bataille (hirsonnaise) du rail n’est pas encore totalement gagnée. Certes, de nouveaux matériels sont arrivés et les élèves reprennent un train qui désormais les dépose aux portes de leur lycée. Malgré tout, d’autres enjeux, de nouveaux défis se présentent à la Thiérache du rail pour assurer des connexions plus pertinentes vers Reims, Lille et Paris, pour qu’aucune ville de Picardie ne soit à plus d’une heure d’une gare TGV. Une nouvelle intermodalité est sans doute à inventer. Le fret ne peut être passé pour perte et profit. Bref, Marcel Bouleau a d’autres luttes à engager.

Florentine nuit 2010

Ne serait-ce que pour sauver « sa » Florentine, ultime vestige d’un passé glorieux. Telle Don Quichotte, elle dresse fièrement sa vieille carcasse comme pour mieux défier les moulins à vent de la modernité et de l’oubli. Pour justement ne pas oublier, grâce à des documents originaux, Marcel Bouleau illustre, ici, les grandes étapes de la métamorphose hirsonnaise. Une histoire teintée de nostalgie, mais également d’espoirs. C’est sur ces chemins de l’espoir qu’il sert de guide et qu’au travers de cet ouvrage écrit avec cœur, aujourd’hui encore, Marcel Bouleau montre la voie !

Commentaires
P
bonjour marcel c'est jackie poulat d'hirson compagnon de la sncf un petit coucou de beauvoir sur mer ou la retraite se passe bien toutes mes amities
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T
En bref, Marcel a fait un bon "boulot".Je m'excuse mais il fallait que je la fasse celle-là.
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  • Jean-Jacques THOMAS, Maire d'Hirson et Président de la Communauté de communes des "Trois Rivières", livre ses impressions et commentaires sur le quotidien de sa commune et de la vie citoyenne en général.
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