18 JUIN : L’HOMMAGE ÉGALEMENT RENDU A JEAN MOULIN ET AU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE.

Bien sûr, et avant tout, l’appel du 18 juin marque l'acte de naissance de la Résistance et de la France libre. Pourtant, passé inaperçu lors de sa première radiodiffusion, le message du Général De Gaulle est, rapidement, entré dans l'histoire. Il est vrai qu’à l’époque, la France ne compte que cinq millions de postes récepteurs TSF et, surtout, se débat dans la tourmente et la débâcle.

Place Victor Hugo, après le recueillement devant le monument dédié à la paix, Jean-Jacques Thomas souligna donc l’importance de l’appel du 18 juin. « Même si, dit-il, il n’est pas le premier ». Le 21 mai 1940, en effet, au lendemain de la bataille de Montcornet, à Savigny-sur-Ardres, le Colonel De Gaulle informe déjà les Français sur ce qu’il considère une victoire « sur un point de ligne » avant d’ajouter, prémonitoire, : « Grâce à cela, un jour, nous vaincrons sur toute la ligne ».

En soulignant la naissance à Londres d’un « acte fondateur », le Maire d’Hirson a ensuite évoqué un autre espoir né le 27 mai 1943, voici soixante-dix ans, dans le Paris occupé : la première réunion du Conseil national de la Résistance présidée par Jean Moulin. « Au sein de cette assemblée, rappela-t-il, sont représentés huit mouvements (trois de la zone sud, cinq de la zone nord), six partis politiques (communistes, socialistes, démocrates populaires…) et deux syndicats (CGT, CFTC). Ils se séparèrent en début de soirée après avoir entendu Jean Moulin déclarer qu’il fallait « faire la guerre, rendre la parole au peuple français et rétablir les libertés républicaines ». 

Malheureusement, trahi, victime de la Gestapo, de Klaus Barbie, il décède lors de son transfert en Allemagne, sans avoir révélé les informations souhaitées par l’ennemi sur le Conseil national. Aussi, mardi, après avoir fleuri la stèle commémorative, Jean-Jacques Thomas a-t-il tenu à saluer « celles et ceux, connus, comme Jean Moulin ou Jean Zay, ou anonymes, qui répondirent à l'appel lancé de Londres ». « Compagnons de la libération ou héros oubliés, conclut-il, ils sont l'honneur de la France. Plus encore, ils sont la France ! ».